Interview de l'auteur sur RBA par Jean-Claude Sangoï mars 2019

Diffusion sur Radio Bort Artense  https://www.rbafm.fr/

couvpucear2018

 

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La Puce et l'Artisou     Le livre 25 € Franco toutes taxes
Format ex-libris  14,8*21 Broché  294 pages ISBN 
978-2-918342-08-3   




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« La Puce et l’Artisou » nous rajeunit d’une vingtaine d’années nous ramenant au début de la vulgarisation informatique. Son propos est de mettre en parallèle le monde de l’Artisou (petit acarien qui habite les croûtes de fromage) symbolisant le monde rural traditionnel et celui de la Puce électronique qui a commencé à envahir l’univers.

 

L’Artisou a toujours existé, il existera assurément après nous. Sous le nom de Ciron il a eu l’honneur d’être couché sur les pages de Blaise Pascal, mais il a vécu bien avant, il a précédé le fromage ! Certains scientifiques prétendent même que le fromage a été inventé pour lui.

 

Le roman est écrit sous la forme d’une aventure avec une ambition philosophique, poétique et humoristique. Le décor principal est le Cantal, mais on visite aussi Paris, Nevers, Saint-Amour et Grenoble…

Extraits

Premières réactions :

Merci pour la balade : rafraichissante, passionnante, à lire d’une traite (de vache Salers) !  E. G.

 

L’histoire est rondement menée, les personnages semblent parfois sortir d’une B.D. et nous forcent à sourire, à rire parfois. Il y a néanmoins un fond très sérieux dans cette aventure : la rencontre entre la puce et l’artisou, image très bien choisie qui nous oblige à la réflexion.  H. J.

 

Récit attachant et précis pour qui connait le Cantal, une découverte pour ceux qui ne le connaissent pas. Une profonde connaissance de l’âme de ce pays préservé mise au service d’une aventure qui sous son apparente légèreté cache une analyse sociologique ouvrant des espaces d’avenir.   J.D.

J'ai fini de lire "la puce et l'artisou", j'ai bien aimé. Heureusement que tu expliques ce qu'est un artisou, je n'ai pas trouvé ce mot dans le dictionnaire. Un roman policier, un thriller doux, pas de mort, des renversements de situation plaisants, ça se lit bien. Tu as réussi à y glisser des tranches de ta vie, en parlant d'un maire néo-rural ! Bravo ! Après le Tréport, la région rouennaise, le Cantal, on peut imaginer que le prochain roman se déroulera en Martinique ?   P.J.

Nous avons bien aimé cette aventure bien sympathique, drôle, sentimentale mais aussi pertinente quant à l’évolution de notre société.   M.B.

 

Ce roman est d’une rare originalité, il séduit par le ton léger qu’il emploie pour parler de sujets pourtant très sérieux. Tout en ayant envie d’arriver vite à la conclusion de l’aventure on prend plaisir à s’attarder dans les lieux qu’elle nous fait visiter, les anecdotes qu’elle nous livre et les réflexions qu’elle nous inspire.   Hubert T.

L’interview de l’auteur par Elliott

 

Elliott :        Encore vous !

L’auteur :     À votre demande, n’est-il pas ?

Elliott :        L'idée vient de mon rédacteur en chef, ne vous faites aucune illusion.

L’auteur :     C’est donc lui qui s’intéresse à moi ?

Elliott :        Il doit bien remplir ses pages intérieures !

L’auteur :     Je ne ferai donc pas la une ?

Elliott :        Pour cela il faudrait vous livrer à d’autres exploits. Je ne sais pas, essayez de faire un braquage par exemple !

L’auteur :     Un braquage de librairie ?

Elliott :        Pourquoi pas ? Le libraire refuse de mettre votre bouquin en vitrine, vous sortez votre parabellum, le menacez et devant son refus confirmé vous l’abattez           froidement et prenez la fuite…

L’auteur :     Évidemment, ça risquerait de faire parler de moi et du fond de ma geôle je pourrais compter mes royalties…

Elliott :        Il faut peut-être éviter de le trucider totalement, il a le droit de s’en remettre, mais il faut surtout ne pas vous faire attraper, dans votre fuite vous laissez sur le sol quelques exemplaires de…

L’auteur :     « La Puce et l’Artisou ».

Elliott :        Voilà et moi je passe, j’ai pris quelques photos de la scène, je ramasse vos bestioles et je cours faire mon article, qui lui, c’est certain, passera à la une : « L’écrivain assassin », j’imagine déjà : une exclusivité de notre reporter Elliott…

L’auteur :     Et c’est à vous que profite le crime !

Elliott :        L’idée est de moi, il me faut bien un retour.

L’auteur :     Et moi ?

Elliott :        Vous fuyez dans un pays qui aime les écrivains et n’a pas de traité d’extradition avec la France et moi j’entretiens la légende : « L’écrivain assassin toujours en fuite », « L’écrivain assassin échappe de justesse à la police belge et se réfugie en Azerbaïdjan… »

L’auteur :     Vous n’avez rien de plus ensoleillé ?

Elliott :        Cuba, non ?

L’auteur :     Je vais réfléchir.

Elliott :        Imaginez : vos ventes vont flamber ! À chaque article le nombre de vos lecteurs va doubler et entre deux vous pourrez sortir un autre bouquin qui sera salué comme un chef d’œuvre immédiatement.

L’auteur :     Et vous vous gagnerez du galon à chaque fois.

Elliott :        Ce ne sera que justice non ? Je me vois bien rédacteur en chef, qu’en pensez-vous ?

L’auteur :     L’histoire tel que vous la contez est séduisante…

Elliott :        …vous voyez !

L’auteur :     Elle est séduisante, sauf le début…

Elliott :        … évidemment, vous trouvez toujours à redire ! Ce qui est intéressant dans un roman, c’est la fin ! Le vôtre en a-t-il une au moins ?

L’auteur :     Je vous propose de la découvrir en commençant par le début, ça aura le mérite de nous laisser le temps de réfléchir.

Elliott :        À quoi ?

L’interview par Janvier

 

Janvier :       Vous êtes déjà de retour ? Voilà moins d’un an que vous avez publié « Un autre rivage », je n’ai pas trouvé le temps de venir vous interviewer à ce propos et déjà vous publiez : « La Puce et l’Artisou », quelle énergie ! Mais si vous le voulez-bien, éclairez-moi sur ce dernier titre.

L’auteur :     Ma première rencontre fut avec l’artisou. Ce petit acarien qui vit sa vie dans les croûtes de vieux fromages m’a fasciné. J’ai pris le temps d’observer ses compagnies avec une loupe, un compte-fil pour être plus précis, on ne les voit pas pratiquement pas autrement. En conditions normales de température, ils sont en constante activité sur leur minuscule territoire, je n’ai pas tout compris de leur activité mais j’en ai constaté le résultat : un réseau complexe de galeries qui se cantonnent uniquement dans la croûte sans altérer le cœur contrairement à d’autres envahisseurs indésirables qui gâtent le fromage ; ceux-là, aux dires de nombreux connaisseurs l’améliorent ou en tous les cas sont l’indice d’une pâte de grande qualité.

Janvier :       Remarquable, mais de là à en faire un roman ?

L’auteur :     Rassurez-vous, ils n’en sont pas les acteurs principaux ! Ils représentent symboliquement la vie traditionnelle des campagnes par opposition à la puce (électronique) qui évoque la modernité. Ils vont d’ailleurs se rencontrer durant l’aventure que conte le roman.

Janvier :       Un roman d’aventure donc ?

L’auteur :     Oui pour une part, un « road-movie » à la française : si la majeure partie de l’action se passe dans le Cantal, on visite aussi Paris, Lille, Nevers Saint-Amour ou Grenoble… Mais l’aventure est aussi le prétexte pour parler de l’évolution éclair de notre société qui en quelques générations a glissé d’un monde rural dominant vers une urbanisation massive, en en inversant les rapports.

Janvier :       Votre livre est un peu déroutant. À l’abord on a l’impression qu’on nous raconte une histoire banale ; un de vos lecteurs a d’ailleurs parlé de personnages de B.D., pourtant, plus on avance, plus ils prennent de l’épaisseur et leur aventure devient une manière de plaidoyer.

L’auteur :     La B.D. est un art à part entière et bien souvent ses personnages ont une psychologie très complexe et vivent-ils des histoires fort peu banales, ils invitent souvent à la réflexion !

Janvier :       Ne vous fâchez pas ! J’éprouve moi-même un grand intérêt pour cet art qui est loin d’être mineur. Vous utilisez sa manière pour dire des choses qui vous sont importantes. Mais pourquoi l’avoir écrit ?

L’auteur :     Si je vous dis que c’est après avoir acheté un morceau de Cantal vieux, vous me croirez ?

Janvier :       Faudrait-il que vous me donniez quelques détails !

L’auteur :     Vous êtes bien installé, ça peut prendre un moment ?

Janvier :       Allons-y !           

L’auteur :     Je ne reviendrai pas sur les raisons qui m’ont fait atterrir en Cantal avec ma famille il y a plus de 40 ans…

Janvier :       Vous vouliez retrouver le paradis perdu de votre enfance me souviens-t-il ?

L’auteur :     Et d’une certaine manière je l’ai retrouvé, mais il doit y avoir une manière de fatalité autour de ma recherche du paradis perdu car après une vingtaine d’années, suite à un clash familial, je me suis retrouvé en Martinique.

Janvier :       Un autre paradis ?

L’auteur :     Oui, mais bien éloigné de mes bases. J’ai eu un peu de mal à m’adapter, cela a mobilisé une grande part de mon énergie et j’ai laissé en plan un roman que j’avais commencé à écrire et qui avait pour décor principal le Cantal. J’ai rencontré mon actuelle campagne peu-après, il a fallu survivre et le roman est resté bien au fond d’un des tiroirs de mon ordinateur.

Janvier :       Et alors ?

L’auteur :     Il a commencé à sortir d’abord sous la forme d’une réflexion de ma compagne qui attendait la suite de cette histoire depuis plus de dix-huit ans et puis quelques jours plus tard au rayon fromage d’une grande surface j’ai rencontré ce fameux morceau de Cantal vieux à la croûte joliment travaillée par des artisous ! Ce fut le choc et quelques jours plus tard je reprenais ma plume abandonnée...

Janvier :       Et nous voilà ce soir…

L’auteur :     Je ne devrais peut-être pas vous le dire mais j’avais oublié une grande partie de ce que j’avais écrit alors, j’avais en moi les grandes lignes et les principaux personnages mais il m’a fallu une relecture très attentive pour remettre tout en mémoire.

Janvier :       Tout ?

L’auteur :     Bonne remarque, en fait je me suis comme « survolé » durant ces retrouvailles, me reportant près de vingt ans en arrière, essayant de retrouver mon état d’esprit d’alors, ma vie d’alors aussi.

Janvier :       J’imagine que cela a dû être un voyage très particulier ?

L’auteur :     Vous savez, vous ouvrez un vieil album de photo… Mais là, en plus de ces émotions personnelles et de celles que j’ai connues vis-à-vis d’un pays que j’ai aimé d’une manière très profonde, charnelle, je me suis retrouvé en face de ma rencontre avec l’informatique. Vous imaginez, en vingt ans ce qu’est devenu l’informatique, mais aussi ce que nous sommes devenus vis-à-vis d’elle ?

Janvier :       J’imagine assez bien pour être de votre génération.

L’auteur :     J’ai alors repris l’écriture de ce roman d’une manière complètement différente de celle qui avait été la mienne alors.

Janvier :       Alors ?

L’auteur :     Alors j’étais très mal, tout venait de s’effondrer dans ma vie et je trainais ma morgue d’amis en amis essayant de ne pas trop les encombrer de mes malheurs pour me revigorer un peu de leurs bonheurs. L’écriture fut alors pour moi un fabuleux moyen pour revivre.

                            A suivre

      

Extraits

 

Extrait Page 239

 

            Il sort du grand salon, c'est la quatrième pièce qu'il visite, une lueur l'attire vers une pièce voisine, cette lueur, il la connaît bien : celle d'un écran d'ordinateur.

            Un rapide coup d'œil en bas, tout va bien;

            Pas de bruit, il peut entrer sans danger.

            Cette pièce-là n'a pas été déménagée, pas du tout, du mobilier de bureau, l'ordinateur allumé un petit couchage et une penderie : un poste de guet informatique en quelque sorte.

            L'écran l'attire, c'est l'économiseur qui fonctionne dispensant à ses yeux une aspiration d'étoiles. Il remue la souris, rien de passionnant mais ça éclaire plus vivement l'entour, et c'est alors qu'il les voit !

            Son premier réflexe est le recul, il n’a pas compris.

            Un second examen et c’est la révélation ! Il approche, interpellé, fortement interpellé : il n'est pas venu ici pour rien.

            Dans la lumière morte, à la lueur vacillante et grésillante du moniteur, enfin, il peut les voir.

            Ils sont là, groupés, en pleine action, terrible réalité, monde en mouvance. Ils sont des milliers, petites cellules simples qu'il peut voir grâce à la loupe de ses lunettes. Quelle organisation! Á partir de micros-éléments, c'est un système entier reconstitué, il n'est pas spécialiste, mais il conçoit bien l'importance de ce qu'il a devant les yeux.

            Chaque cellule communique avec l'ensemble des autres dans un gigantesque maillage, il voit chacune munie de minuscules antennes qui s'orientent et varient, ce doivent être des milliers d'informations qui circulent entre elles. Á l'avant de chaque cellule, un organe mobile qui scrute et recherche, il a le sentiment qu'il y a des repères dans la structure même qui les porte. Comme si chacun déposait des informations sur des bornes à la disposition des autres, des bornes de mémoire collective en quelque sorte.

            Des milliers, des dizaines de milliers sur ce petit espace qui tournent et virent dans tous les sens, se croisent, se chevauchent. Vont dans toutes les directions en un désordre qui n'est qu'apparent. Le flux est très dense, mais très organisé, pas d'accident, pas d'embouteillage, pas de carambolage : les Artisous qui traînent dans la croûte de ce fromage vieux n'ont pas de temps à perdre, leur survie en dépend.

            Dans la lumière blême et radiante, à deux pas des puces électroniques, le face à face est vertigineux et la tête lui tourne.

            Ils ont existé bien avant, ils seront sûrement là bien après.

            Ils ont existé bien avant ce morceau de Cantal, ils ont eu d'autres abris, ils se sont adaptés, ont muté, depuis des millions d'années et ils sont là !

            Ils? Pas ceux qu'il voit, mais leur espèce, chaque individu est éphémère, très éphémère, mais l'espèce elle-même est éternelle ou presque.

            Et leurs voisines, que sont-elles? Individuellement infiniment plus durables, mais leurs systèmes, infiniment moins durable que celui de ces éternelles petites bêtes.

            Les puces électroniques, filles d'Artisou et qui pour l'heure narguent leurs parents, exécutent milles pirouettes, milles prouesses, elles aimeraient bien épater ceux-ci. C'est vrai qu'elles les supplantent, les dominent : elles traversent l'espace, leur union, leur système, si jeune système, organise, gère et construit des mondes colossalement plus importants.

            "Donnez-moi un levier, un point d'appui et je soulèverai le monde..."

            Les puces, si petites, sans levier, sans point d'appui, le font et pourtant les Artisous ont l'air complètement indifférent.

            Les Artisous s'en fichent, ils étaient là avant, ils seront là après.

            Ils ont le temps.

            – Monsieur a des problèmes, Monsieur a faim peut-être. - c'est sûr, dans son dos ce n'est pas un Artisou qui vient de parler.

...

Page 249

            – Monsieur a un message, vous devez rappeler Mademoiselle Espinoux dès que possible.

 

            – Allô, Mademoiselle Espinoux?

            – C'est malin imbécile. - Charlotte n'aime pas trop qu'il l'appelle ainsi, pourtant c'est bien son nom - Tu ne perds rien pour attendre. Et pour commencer, je vais t'en apprendre une bien belle.

            – Ah oui?

            – Élodie m'a appelé aujourd'hui, elle m'a donné le sens du programme Alceste.

            – Et tu crois m'épater?

            – Mon cher Benoît, tu ne vas pas me dire que tu sais de quoi il retourne?

            – Et bien je vais te surprendre, je sais!

            – ...

            Chacun son tour, à vrai dire, il ne sait pas, mais le plaisir de clouer le bec à Charlotte avant qu'elle ne lui étale sa science est quelque chose d'incomparable. Ce long silence qui suit Charlotte, c'est encore de la Charlotte... S'il pouvait prolonger ce plaisir, ce serait encore mieux, après tout, pourquoi pas, il a quelques éléments, il va broder!

 

            – Je ne vous entends pas Mademoiselle Espinoux, des problèmes?

            – Raconte, puisque tu es si fort.

            – Et bien voilà; Internet, tu connais Internet?

            – ...

            – Internet est un système de communications informatique mondial transnational. Internet commence à hérisser quelques états et groupes multinationaux, l'information est une donnée précieuse, par Internet, on peut passer des textes, des images, des sons, des dossiers techniques... Enfin bref tout le monde peut dire tout à tout le monde, et tout le monde peut disposer de données qui ne regardent personne. Tu suis?

            – Continue.

            – Sur Internet, mille façon de déjouer les indiscrétions : les codes, les sites changeants et cetera... L'idée pour ceux qui essaient de mettre Alceste en place est de gérer cet immense flux de communications, de les identifier, de les répertorier et de remonter aux sources. Ainsi, grâce à l'apparente liberté de communiquer, les initiateurs d'Alceste disposeraient en fait d'un gigantesque fichier de renseignements permettant de savoir qui communique avec qui, qui s'intéresse à quoi. Alceste permettrait en fait d'établir une fiche personnelle par demandeur d'accès, allant jusqu'à identifier de manière personnelle celui qui est derrière le micro-ordinateur, chacun ayant une manière personnelle de traiter son clavier. Jusque-là ça va?

            – Et où tu as trouvé tout ça?

 

            Pas possible, sa fable n'est pas une fable, fantastique! Il est dans le vrai!

 

            – Je te dirai où j'ai trouvé tout ça, et prépare toi à une surprise de taille. Mais je termine. Le problème, enfin, les problèmes pour arriver à tous ces résultats, c'est de remonter vers les sites Internet qui sont des dizaines de milliers et de gérer ensuite des milliards de données par seconde. Une des réponses ce sont les faisceaux satellites, Alceste serait alimenté par plusieurs satellites qui détecteraient et analyseraient les communications de leurs voisins. Ensuite tout serait retourné sur notre bonne vieille planète pour traitement. Alceste mastiquant alors cette gigantesque source d'informations.

            – Pas mal et quoi d'autre? Alceste fonctionnerait comment plus précisément?

            – Et, beh, ... euh, vu le travail, tout serait partagé sur une quantité de petits sites travaillant dans différents pays.

            – En utilisant les besoins et les ressources de ces différents pays, et l'ensemble de ces sites étant reliés par des techniques télétravail en utilisant, ironie du sort le réseau Internet. - ne peux s'empêcher de conclure Charlotte. - Et bien toi, tu m'épates, c'est exactement ce qu'Élodie vient de me décrire et qu'elle a trouvé dans les fichiers que nous lui avons passés. Chapeau l'artiste! Maintenant, je peux savoir d'où tu as déniché toutes ces merveilles?

            – Et bien ma petite Charlotte Espinoux, figure toi que tu viens de vivre en direct ma plus belle improvisation.

            – Non?

            – Et si, j'ai tout inventé!

            – Tu te fous de moi!

            – Et non. Enfin, il y a une chose que j'ai apprise quand même : par Mimile j'ai su que l'affaire concernait Internet, pour le reste, c'est mon petit ordinateur portable occipital qui a deviné.

 

            Joli coup, pas prévu, Benoît vient de remonter une ribambelle de points dans le grand jeu de l'hiver. Il raconte alors à Charlotte les événements de la journée, elle a été tellement secouée par sa trouvaille qu'il peut tranquillement dérouler son récit sans être interrompu. Que tu es belle Charlotte quand tu es silencieuse, mais ça, il ne lui dira pas, de peur de la réveiller. Pour conclure, reste à porter l'estocade :

  

            – Fifty, ça ne te dis rien?

            – Non pas vraiment.

            – Parles en quand même à Élodie, apparemment, c'est elle qui mènerait la bande des coréens, elle aurait été associée d'Armand et ils se seraient brouillés.

            – Fifty, comme fifty-fifty?

            – Sans doute, Émile ne m'a pas épelé.

 

            Le temps de terminer les détails du tableau et le téléphone est chauffé au rouge, il faudra bien qu'ils finissent par raccrocher.

 

            – Et quand est-ce que mon petit génie reviendra auprès de sa pauvre petite Demoiselle Espinoux?

            – Pas demain, c'est Lille, après, je ne sais pas.

            – Demain c'est Vendredi, ma saison est prête, j'ai une stagiaire en ce moment qui se débrouille au poil, il n'est pas encore trop tard, je lui téléphone et demain je suis à Lille et avec toi pour un trop court week-end en amoureux jusqu'à Lundi. Je regarde les horaires sur Minitel, tu me rappelles dans une demi-heure pour notre rendez-vous et vogue la galère. Il faut bien décorer le roi des détectives et seuls mes bras peuvent le faire.

            Benoît n'a pas le temps de dire un mot que dans la préfecture du Cantal, un téléphone vient d'être raccroché qui lui renvoie un son monotone et rythmé, qui le renvoie surtout à lui-même.

            Une demi-heure après il a ses instructions : arrivée à Lille 19H47, après le rendez-vous d'Armand donc.

            Voilà comment elle est Charlotte!

            Voilà comment il est Benoît : triomphant mais opprimé!

            Pour l'heure, assis sur le bord de son lit, ses chaussures à la main, il regarde les rideaux.

 

            – Ils sont pas mal ces rideaux!

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